lundi 6 juillet 2015

Feu abbé Alphonse Quenum




Une icône tombée dans l’oubli

Feu abbé Alphonse Quenum

A travers, un colloque organisé, le samedi 27 Juin 2015 au Codiam à Cotonou, la vie, le parcours et l’œuvre de feu abbé Alphonse Quenum ont retenu l’attention des participants. Dans le cadre de l’an un (01) de la disparition du prélat, parents, amis et autres intellectuels curieux ont fait le déplacement afin d’en savoir davantage sur une icône, qui semble t-il, est tombée dans l’oubli.

A la place d’un colloque, c’est à une conférence publique que les participants aux échanges sur la vie, l’œuvre et le parcours du regretté père Alphonse Quenum ont assisté. Pierre Goudjinou Mètinhoué, professeur d’histoire et géographie de l’Université Nationale du Bénin (Unb) à la retraite a dans un brillant exposé mis l’accent sur les grandes étapes de sa vie. Partant de la thèse de mémoire d’un étudiant du département d’histoire et d’archéologie de l’Unb, dont le thème "Le collège Père Aupiais dans la formation et l’éducation de la jeunesse au Bénin 1948-1990 : contribution à l’histoire sociale", le conférencier a déclaré que, de la direction successive du collège, il écrit : "Le père Alphonse Quenum a été directeur de 1972 à 1978. Il a été arrêté par le pouvoir en place en 1976 ou 1977". Ce qui pose le problème d’information sur le prélat. M. Mètinhoué s’est indigné pour dire que cet état de chose relève de la responsabilité et attitude des aînés vis-à-vis de nos patrimoines intellectuels et culturels. Pour lui, le colloque est organisé pour que la jeunesse puisse tirer leçon des œuvres, de sa formation et du combattant pour la liberté et la dignité de l’homme noir qu’incarne Alphonse Quenum. Pour sa part, le père Nicolas Hazoumè, en prenant la parole, a fait observer qu’il est un admirateur de père Alphonse Quenum. "Je ne l’ai réellement approché qu’au soir de sa vie" a-t-il précisé. Il a mis l’accent sur les œuvres de l’abbé pour dire, que plusieurs ouvrages du prélat ne sont pas connus du public. Selon lui, le père Quenum a un franc parlé qui le distingue des autres. "Histoire, le Droit et le journalisme", tel est le thème de sa communication. Pour lui, Alphonse Quenum est à la fois historien, polémologue, sociologue et théologien.          
                                                  Les témoignages
Vincent Folly, directeur de publication du journal "La Nouvelle Tribune" a déclaré qu’en 1968, il a obtenu une bourse du Gouvernement qui lui a permis d’être interné au Collège Père Aupiais. Où il a passé son cursus secondaire. L’abbé Aphonse Quenum était son directeur d’où l’appellation "Père directeur" qu’affectionnent les élèves. Ceci parce que l’ambiance au collège était détendue ainsi que la relation entre élèves et professeurs. Il s’est étonné des difficultés matérielles et financières qu’a parlées dans son exposé le professeur Mètinhoué. "Nous jeunes élèves ont ne savaient pas que le collège avait un énorme problème financier au point que le Père directeur ait saisi par écrit l’ambassade de la France près le Bénin afin de solliciter un appui financier pour la construction de nouveaux bâtiments. Parce que le budget de l’établissement n’arrivait pas à dégager un fonds d’investissement" a-t-il confié. Par ailleurs, il a fait son mea culpa au sujet de ce que faisant partie de l’organisation du colloque, son quotidien n’a pas passé un message informant les lecteurs de sa tenue. "C’est une erreur qui sera corrigée la fois prochaine. Nous ferons tout pour qu’à l’année prochaine, il y ait plus de monde en l’occurrence les jeunes" a laissé entendre le directeur de publication de "La Nouvelle Tribune"  

Agnès Adjaho, directrice de la librairie Notre-Dame de Cotonou a proposé que les œuvres de abbé Alphonse Quenum qui sont dans les cartons et qui ne sont pas publiées le soient. Pour elle, sa modeste contribution dans le déroulement du colloque est qu’elle a mis à la disposition du professeur, les archives du journal "La Croix" du Bénin comportant les articles sur le père Quenum ainsi que ses œuvres disponibles.

Béatrice Guidiglo Mèhissou, agent de santé à la retraite a extériorisé qu’elle doit des excuses au père Quenum par rapport au décès de son époux qui était également son ami. En effet, madame Mèhissou a révélé que son géniteur et feu Saturnin Quenum celui de abbé Alphonse Quenum ont été des cheminots. Ce qui a fait que depuis son tendre enfance, elle connaissait le père Quenum. Handicapé, il reconnaissait toujours sa voix lorsqu’elle se rendait à sa résidence pour lui rendre visite. Son époux décédé, elle n’a pas eu le temps d’informer le prélat puis curieusement le jour des obsèques, il est arrivé sur les lieux. "Trois semaines après je m’apprêtais à lui présenter mes excuses quand j’ai appris la nouvelle de sa disparition" s’est-elle désolée.

Ernest Kinhou

Encadré

Le message n’a pas passé

Un colloque sur le prélat qui a été neuf (09) ans durant dans les geôles du pouvoir militaro marxiste léniniste du général Mathieu Kérékou. C’est un événement ! Malheureusement, l’information n’a pas passé. Seule, la radio Tokpa 104. 3 Mhz a diffusé le communiqué, à ce que je sache. Aucun organe de presse de la place n’a reçu la nouvelle de la tenue d’une pareille conférence publique. Même l’ancien élève du Collège Père Aupiais qui ce trouve être le directeur de publication du quotidien La Nouvelle Tribune a oublié de passer le message dans son journal. Tous les participants au colloque ont reconnu qu’il faille faire quelque chose dans le cadre de l’an deux (02) de la disparition du père Quenum afin que la nouvelle génération s’approprie de la vie, le parcours et les œuvres de l’abbé Quenum. Parce qu’il est un monument. Une icône qui doit sortir de l’oubli.
                                                                                                       Ernest Kinhou  







De gauche à droite Père Nicolas Hazoumè, le professeur Pierre Mètinhoué et le modérateur Henri Doutètien







                                           Feu abbé Alphonse Quenum