Interview de Johnny Ahossi, alias "Ayèssi" artiste de
la chanson traditionnelle
"Je célèbre bientôt le 40ème anniversaire
de ma carrière musicale"
Suite au lancement de son nouvel album, le 28 Décembre 2014 au Théâtre de
Verdure du Hall des Arts de Cotonou, Johnny Ahossi, alias Nuvivi Toton "Ayèssi"
a accordé une interview à la presse. Dans l’optique de la promotion de ses
œuvres, ce vieux de la vieille de la musique Toba a levé le voile sur sa
carrière musicale.
Le Challenge : Présentez-vous aux lecteurs
Johnny Ahossi : Je suis Ahossi Johnny. Je suis
originaire de Assanté dans la commune de Glazoué. J’ai fait une formation en
imprimerie. De 1975 à 1991 j’ai travaillé à l’Office National d’Edition de
Presse de Publicité et d’Imprimerie (Onepi).
Faites-nous une présentation sommaire
de votre nouvel album
Mon 11ème album audio est intitulé
"Gnonnu-Vivi". Son lancement a eu lieu le dimanche 28 Décembre 2014
au Théâtre de Verdure du Hall des Arts de Cotonou. Il s’agit d’un Cd de dix
(10) titres à savoir : "Déglo na wadé", "Gnonnou
vivi", "Chérie yéyé", "Babaléké", "Zémidaga",
"Mahi vi djidji", "Akolè", "Miho ba du loterie"
et "Gbémin lè vivi façon on". La
production a été faite par Musique-Sinsanmin. Il s’agit d’une autoproduction. Je
remercie Dieu Tout Puissant, les mânes de nos ancêtres ainsi que tous ceux qui
m’ont apporté leurs soutiens sans oublier les médias. Car, cela n’a pas été
facile.
Un mot sur votre parcours musical
J’ai frotté avec certains orchestres
de la musique moderne notamment Super Star de Ouidah, les Grands Génies de
Cotonou et l’orchestre Discafric-Band du
Bar Vis-à-vis de Gbébamey de Cotonou devenu par la suite Perles Noires du Bénin
où nous animions tous les soirs. En 1975 Gbessi Zoléawadji et son groupe ont
animé une soirée qui m’a impressionnée. Cela a suscité en moi une profonde passion
pour la musique traditionnelle. Ainsi, j’ai fait mon premier enregistrement
avec le groupe de Gbessi Zolawadji au studio de la radio diffusion nationale. Vers
1977, j’ai fini par former mon propre Groupe du nom "Ayessi
Sinsanmin". L’innovation a été la création du rythme Toba Solé. Ce rythme
est le résultat d’un grand travail de recherche sur deux rythmes de notre pays.
Le Toba des Collines, le département d’où je suis originaire et le Solè du
département de l’Atlantique où je réside. Je fais partie des jeunes griots chantant
la gloire de la révolution du 26 Octobre 1972 du président Mathieu Kérékou.
Quelles sont vos relations avec les
autres artistes de la chanson traditionnelle du Bénin ?
J’ai de bonnes relations avec les
autres artistes de la chanson. Je suis le président fondateur du Conseil
National des Vedettes Mahi de la Chanson (Cnvmc). Je suis membre fondateur de
l’Association des Rossignoles de la Tradition (Art Bénin). Membre fondateur de
la Fédération des Associations d’Artistes du Bénin (Faaben) dans laquelle j’ai
occupé le poste de trésorier général pendant deux mandats. Egalement, je suis
membre fondateur de l’Association Nationale des Compositeurs Chanteurs
Traditionnels du Bénin (Ancctb). Certains me disent que je suis le ténor de la
musique traditionnelle du Bénin. Ils estiment que je suis vraiment connu des
auditeurs des radios diffusions et des télévisions publiques et privées de
notre pays. Pour ce faire, ils m’appellent affectueusement, "le détenteur
des dossiers de la femme", "le défenseur des femmes" etc.
A propos de la chanson que vous avez
chantée en langue chinoise
En prélude à mon voyage en Chine en
1999 dans le cadre du Festival International des Danses et de Folklores à Nan
Ning en République Populaire de Chine où j’ai représenté le Bénin, l’idée m’est
arrivée de faire la composition. Outre, ce voyage toujours en 1999, j’ai obtenu
le 2ème Prix de la Meilleure chanson dont le thème "Problèmes
liés à la croissance rapide de la population" organisé par le Ministère du
Plan, à l’occasion de la 13ème Journée Mondiale de la Population. J’ai
été sacré en 1999 par les trophées de Bénin Golden Awards (Bga), meilleure
chanteur dans la Catégorie Meilleure Chanson de la Musique Traditionnelle du
Bénin. Toujours au titre de mon palmarès, en 2002, j’ai obtenu le premier Prix
du concours sur le thème : "La mortalité maternelle" organisé
par le Fnuap. L’Agence Béninoise pour l’Environnement (Abe), le Ministère de
l’Environnement de l’Habitat et de l’Urbanisme (Mehu) en collaboration avec le
Groupement des Artisans pour la Sauvegarde de l’Environnement (Gase) a organisé
en 2003, un concours sur le thème : "Pour un environnement
sain". J’ai été récompensé du premier Prix pour la meilleure chanson de
musique moderne. En 2007, j’ai obtenu le premier Prix de la première édition du
concours de la musique traditionnelle intitulé "Journée de l’éco
citoyenneté". J’ai été distingué le
02 Avril 2008 Chevalier de l’Ordre du Mérite Social du Bénin. Dans le cadre du
Festico-2012, j’ai reçu le Prix Oscar des Valeurs Endogènes Ove (Opgd Centre
Unesco). En 2013, le trophée pour la paix Ojupa Africa.
Que faites vous pour la promotion de
vos œuvres ?
Je vais vous surprendre pour vous
annoncer que la première conférence de presse de lancement d’un album au Bénin,
c’est moi qui l’aie animée en Novembre 1999 au Théâtre de Verdure du Hall des
Arts de Cotonou. C’est pour vous dire que chaque jour que Dieu fait je
travaille à la promotion des mes œuvres. Je suis au regret de vous dire que ça
ne prend pas comme je l’aurais souhaité. Mais, j’ai confiance au Seigneur. Pour
mettre un terme à cet entretien, je lance un appel à l’endroit des autorités en
charge de la Culture à davantage œuvrer pour le rayonnement de la chanson
traditionnelle du Bénin. Car, elle est le vecteur de nos riches patrimoines matériels
et immatériels. Pour joindre l’artiste, il est aux contacts : 97 90 76 51/ 95 96
71 23.
Propos recueillis par Ernest Kinhou