Une icône tombée dans l’oubli
Feu abbé Alphonse Quenum
A travers, un colloque organisé, le samedi 27 Juin 2015 au Codiam à
Cotonou, la vie, le parcours et l’œuvre de feu abbé Alphonse Quenum ont retenu
l’attention des participants. Dans le cadre de l’an un (01) de la disparition
du prélat, parents, amis et autres intellectuels curieux ont fait le
déplacement afin d’en savoir davantage sur une icône, qui semble t-il, est
tombée dans l’oubli.
A la place d’un colloque, c’est à une
conférence publique que les participants aux échanges sur la vie, l’œuvre et le
parcours du regretté père Alphonse Quenum ont assisté. Pierre Goudjinou
Mètinhoué, professeur d’histoire et géographie de l’Université Nationale du
Bénin (Unb) à la retraite a dans un brillant exposé mis l’accent sur les
grandes étapes de sa vie. Partant de la thèse de mémoire d’un étudiant du
département d’histoire et d’archéologie de l’Unb, dont le thème "Le collège Père Aupiais dans la
formation et l’éducation de la jeunesse au Bénin 1948-1990 : contribution
à l’histoire sociale", le conférencier a déclaré que, de la direction
successive du collège, il écrit : "Le
père Alphonse Quenum a été directeur de 1972 à 1978. Il a été arrêté par le
pouvoir en place en 1976 ou 1977". Ce qui pose le problème
d’information sur le prélat. M. Mètinhoué s’est indigné pour dire que cet état
de chose relève de la responsabilité et attitude des aînés vis-à-vis de nos
patrimoines intellectuels et culturels. Pour lui, le colloque est organisé pour
que la jeunesse puisse tirer leçon des œuvres, de sa formation et du combattant
pour la liberté et la dignité de l’homme noir qu’incarne Alphonse Quenum. Pour sa
part, le père Nicolas Hazoumè, en prenant la parole, a fait observer qu’il est
un admirateur de père Alphonse Quenum. "Je
ne l’ai réellement approché qu’au soir de sa vie" a-t-il précisé. Il a
mis l’accent sur les œuvres de l’abbé pour dire, que plusieurs ouvrages du
prélat ne sont pas connus du public. Selon lui, le père Quenum a un franc parlé
qui le distingue des autres. "Histoire,
le Droit et le journalisme", tel est le thème de sa communication. Pour
lui, Alphonse Quenum est à la fois historien, polémologue, sociologue et
théologien.
Les témoignages
Vincent Folly, directeur de
publication du journal "La Nouvelle
Tribune" a déclaré qu’en 1968, il a obtenu une bourse du Gouvernement qui
lui a permis d’être interné au Collège Père Aupiais. Où il a passé son cursus
secondaire. L’abbé Aphonse Quenum était son directeur d’où l’appellation "Père
directeur" qu’affectionnent les élèves. Ceci parce que l’ambiance au
collège était détendue ainsi que la relation entre élèves et professeurs. Il
s’est étonné des difficultés matérielles et financières qu’a parlées dans son
exposé le professeur Mètinhoué. "Nous
jeunes élèves ont ne savaient pas que le collège avait un énorme problème
financier au point que le Père directeur ait saisi par écrit l’ambassade de la
France près le Bénin afin de solliciter un appui financier pour la construction
de nouveaux bâtiments. Parce que le budget de l’établissement n’arrivait pas à
dégager un fonds d’investissement" a-t-il confié. Par ailleurs, il a fait
son mea culpa au sujet de ce que faisant partie de l’organisation du colloque, son
quotidien n’a pas passé un message informant les lecteurs de sa tenue. "C’est une erreur qui sera corrigée la
fois prochaine. Nous ferons tout pour qu’à l’année prochaine, il y ait plus de
monde en l’occurrence les jeunes" a laissé entendre le directeur de
publication de "La Nouvelle
Tribune"
Agnès Adjaho, directrice de la
librairie Notre-Dame de Cotonou a proposé que les œuvres de abbé Alphonse
Quenum qui sont dans les cartons et qui ne sont pas publiées le soient. Pour
elle, sa modeste contribution dans le déroulement du colloque est qu’elle a mis
à la disposition du professeur, les archives du journal "La Croix" du
Bénin comportant les articles sur le père Quenum ainsi que ses œuvres
disponibles.
Béatrice Guidiglo Mèhissou, agent de
santé à la retraite a extériorisé qu’elle doit des excuses au père Quenum par
rapport au décès de son époux qui était également son ami. En effet, madame
Mèhissou a révélé que son géniteur et feu Saturnin Quenum celui de abbé
Alphonse Quenum ont été des cheminots. Ce qui a fait que depuis son tendre enfance,
elle connaissait le père Quenum. Handicapé, il reconnaissait toujours sa voix
lorsqu’elle se rendait à sa résidence pour lui rendre visite. Son époux décédé,
elle n’a pas eu le temps d’informer le prélat puis curieusement le jour des
obsèques, il est arrivé sur les lieux. "Trois
semaines après je m’apprêtais à lui présenter mes excuses quand j’ai appris la
nouvelle de sa disparition" s’est-elle désolée.
Ernest Kinhou
Encadré
Le message n’a pas passé
Un colloque sur le prélat qui a été neuf
(09) ans durant dans les geôles du pouvoir militaro marxiste léniniste du
général Mathieu Kérékou. C’est un événement ! Malheureusement,
l’information n’a pas passé. Seule, la radio Tokpa 104. 3 Mhz a diffusé le
communiqué, à ce que je sache. Aucun organe de presse de la place n’a reçu la
nouvelle de la tenue d’une pareille conférence publique. Même l’ancien élève du
Collège Père Aupiais qui ce trouve être le directeur de publication du
quotidien La Nouvelle Tribune a
oublié de passer le message dans son journal. Tous les participants au colloque
ont reconnu qu’il faille faire quelque chose dans le cadre de l’an deux (02) de
la disparition du père Quenum afin que la nouvelle génération s’approprie de la
vie, le parcours et les œuvres de l’abbé Quenum. Parce qu’il est un monument. Une
icône qui doit sortir de l’oubli.
Ernest Kinhou
De gauche à droite Père Nicolas
Hazoumè, le professeur Pierre Mètinhoué et le modérateur Henri Doutètien
Feu abbé Alphonse Quenum